De l’utilité des conciles
e cardinal Joseph Ratzinger, dans son ouvrage : Principes de la théologie catholique, en évoquent le débat œcuménique, constate qu’il n’y a pas eu de changement de doctrine chez les orientaux. Mais, par la primauté papale, les occidentaux bénéficient d’une évolution de discipline, de fonctionnement et même doctrinale. Il disserte pour savoir si une unité pourrait se faire. Il évoque un retour en arrière en disant :
La situation de l’Eglise est modifiée quand un Concile qui semblait valide est, après un certain temps, définitivement et universellement considéré comme « brigandage » et exclu de l’histoire narrative de la foi.
Page 237, version française des éditions Téqui.
Cette remarque semble étonnante surtout par l’utilisation du terme de : brigandage (latrocinium). Il me semble qu’il n’existe qu’un seul cas pour l’utilisation d’un tel terme : le Deuxième concile d’Éphèse. En disant cela il n’écarterait pas : qu’après un certain temps, d’autres conciles œcuméniques puissent être exclu de l’histoire de la foi.
Et bien maintenant, pour nous amuser, voyons quels conciles œcuméniques pourraient, après un certain temps, être : être exclu de l’histoire de la foi.
Deuxième concile du Vatican
Pour cité Wikipédia, l’on sait que l’Herméneutique de Vatican II est une branche de l’ecclésiologie et de la théologie catholiques qui étudie la portée, la réception et le sens des réformes introduites dans l’Église catholique par le concile Vatican II. L’herméneutique du concile se déploie autour d’une interrogation sur sa nature même : marque-t-il une rupture avec le passé ou en assure-t-il au contraire la continuité ? L’on peut se dire que ce concile n’est vraiment pas clair, donc pas très utile. En son nom que d’hérésies ont été dites.
Verdict : être exclu de l’histoire de la foi.
Premier concile du Vatican
L’on juge un arbre à ses fruits. La primauté papale a imposé aux églises latines : des évêques qui parfois ne sont pas des gardiens de la foi, une réforme liturgique, discutable, changé la pratique du jeûne et du carême, une suppression des principes du droit ecclésiastique…
Verdict : être exclu de l’histoire de la foi.
Concile de Trente
Comme son petit frère Vatican II, c’est du blabla. C’est à partir ce concile que commence la protestantisation de l’Eglise romaine.
Verdict : être exclu de l’histoire de la foi.
Conciles œcuméniques de Constantinople IV, Latran I, Latran II, Latran III, Latran IV, Lyon I, Lyon II, Vienne, Constance, Bâle-Ferrare-Florence-Rome, Latran V
En fait honnêtement, ils ne sont œcuménique que de nom, les orientaux, ne les ont pas reconnu. Et vu le peu de personne sachant à quoi ils ont servi… c’est qu’ils ne sont pas très utiles… donc…
Verdict : être exclu de l’histoire de la foi.
Conciles œcuméniques de Constantinople II, Constantinople III, Nicée II
Comme les orientaux ne veulent pas reconnaitre NOS conciles ou ils ne sont pas venus, ne ne reconnaissons pas les leur ou nous ne sommes pas venu.
Verdict : être exclu de l’histoire de la foi.
Concile de Chalcédoine
Voila un concile exclu les églises : coptes, éthiopiennes, arméniennes, syriaques. Mais la déclaration commune du 23 juin 1984 du Pape Jean-Paul II et S.S. Mar Ignatius Zakka Ier, Patriarche syrien-orthodoxe d’Antioche :
Tout d’abord, Leur Saintetés confessent la foi des deux Églises, formulée par le Concile de Nicée en 325, exprimée dans le Credo de Nicée. Les mésententes et les schismes qui sont survenus dans les siècles suivants entre les deux Églises, — ils le reconnaissent aujourd’hui — n’atteignent pas la substance de leur foi, étant donné que ces difficultés ont surgi seulement pour des raisons de divergences dans la terminologie…
Donc Chalcédoine ce n’était que des divergences dans la terminologie… alors :
Verdict : être exclu de l’histoire de la foi.
Concile d’Éphèse
Vous allez dire : quand même ce concile a condamné les nestoriens, ces gens n’ont rien à voir avec nous !
Dans la déclaration christologique commune du 11 novembre 1994 entre pape Jean Paul II et le patriarche Mar Dinkha IV, Église apostolique assyrienne de l’Orient (nestorien) il est précisé :
- Notre Seigneur Jésus Christ est donc vrai Dieu et vrai homme, parfait dans sa divinité et parfait dans son humanité, consubstantiel au Père et consubstantiel à nous en tout, hormis le péché. Sa divinité et son humanité sont unies en une personne, sans confusion ni changement, sans division ni séparation. En lui a été préservée la différence des natures de la divinité et de l’humanité, avec toutes leurs propriétés, facultés et opérations. Mais loin de constituer «un autre et un autre», la divinité et l’humanité sont unies dans la personne du même et unique Fils de Dieu et Seigneur Jésus Christ, objet d’une unique adoration.
Le Christ n’est donc pas un «homme ordinaire» que Dieu aurait adopté pour y résider et pour l’inspirer comme chez les justes et les prophètes. Mais le même Verbe de Dieu, engendré par le Père avant tous les siècles, sans commencement selon sa divinité, dans les derniers temps est né d’une mère, sans père, selon son humanité. L’humanité à laquelle la bienheureuse Vierge Marie a donné naissance a été depuis toujours celle du Fils de Dieu lui-même. C’est la raison pour laquelle l’Église assyrienne de l’Orient prie la Vierge Marie en tant que « Mère du Christ notre Dieu et Sauveur ». À la lumière de cette même foi, la tradition catholique s’adresse à la Vierge Marie comme « Mère de Dieu » et également comme « Mère du Christ ». Les uns et les autres nous reconnaissons la légitimité et l’exactitude de ces expressions de la même foi et nous respectons la préférence de chaque Église dans sa vie liturgique et sa piété. »
Donc Ephèse ce n’était que des divergences dans la terminologie… alors :
Verdict : être exclu de l’histoire de la foi.
Concile de Constantinople
Un des deux conciles reconnu par toutes les églises chrétiennes, donc on ne peut rien lui reprocher… sauf que… le Symbole de Nicée-Constantinople c’est lui qui l’a rédigé. Saint Augustin et saint Ambroise affirment que le Symbole des Apôtres qui était récité par les latins est d’origine apostolique. L’on peut même penser que les orientaux aussi le connaissaient. Si c’est vrai, alors ce serait le Symbole de Constantinople qui aurait supprimé en Orient le Symbole des Apôtres.
Verdict : être exclu de l’histoire de la foi.
Premier concile de Nicée
Convoqué par un saint empereur, souverain pontife des religions païennes, qui avait sans doute fait exécuter son beau-père l’ex-empereur Maximien Hercule, mais aussi son propre fils Crispus, sa femme Fausta, son beau-frère Licinius. Il attendit ses instants, non pas pour recevoir l’extrême onction, mais le baptême.
Bon revenons au concile lui-même, dans le 16e canon nous avons l’affirmation : Si quelqu’un ose, pour ainsi dire, voler un sujet qui appartient à un autre évêque, et s’il ose l’ordonner pour sa propre Église sans la permission de l’évêque, au clergé duquel ce clerc appartient, l’ordination sera nulle. Il se pourrait que cela ne soit pas seulement un problème de discipline, mais doctrinal. De même qu’affirmer que le baptême donné par un hérétique est nul, est une hérésie, peut-être qu’affirmer qu’une ordination sacerdotale faite sans permission de l’évêque d’origine est nulle peut être aussi une hérésie ???
Verdict : n’ayant pas de réponse à la dernière question et vu que ce concile a été convoqué par un saint empereur, ce concile est partie intégrante dans l’histoire de la foi.
Dire que les conciles ont plus eu un effet de division et de désordre dans le peuple de Dieu, ceci est excessif, ce qu’il faut voir c’est leur utilité… bon, il se fait tard… il est minuit… merci, dans les commentaires, de me mettre l’utilité des conciles…