Pastor Æternus

 

 

 

A la veille de plusieurs synodes, celui d’Amazonie, celui d’Allemagne, l’on sent de la part de beaucoup de Catholiques une certaine souffrance. Ces synodes ne changerons peut-être rien, mais s’ils venaient à le faire, il faut prévoir comment répondre aux graves dépressions et douleurs cérébrales qui s’en suivrait et pourrait conduire à des rejets de la foi catholique.

Le cardinal Marx a déclaré : Je ne vois pas pourquoi les sujets sur lesquels le magistère s’est prononcé ne devraient plus être l’objet de débats. Nous savons que ce prélat est en accord avec le pasteur suprême et universel, le pape François. Alors selon les souhaits du souverain pontife est temps maintenant d’avoir : un honnête débat théologique et intellectuel, sur la constitution Pastor Æternus. De suite je vais dire mon sentiment, il se pourrait que pour défendre l’Eglise, les Catholiques conservateurs ont façonné et défendu Pastor Æternus comme un cheval de Troie dans lequel se cachent les libéraux qui s’en servent pour détruire l’église. Je mettrais le cardinal Marx dans ces libéraux. Le plus gênant dans cette constitution apostolique n’est pas son quatrième paragraphe portant sur l’infaillibilité mais son troisième chapitre sur la subordination hiérarchique de tous les pasteurs et fidèles au pape.

La papauté garanti pendant le premier millénaire aux églises latines une unité, au deuxième millénaire, elle permis la prédication de l’évangile sur tous les continents. La papauté fut la force et la défense des églises et des peuples occidentaux. Mais avec une grande gène, certains catholiques sentent que cette papauté n’est plus à même de les défendre. Lorsqu’un principe qui les défendait ne les défend plus, c’est que ce principe a changé. La papauté fut lumière du monde, et sel de la terre, ce n’est plus le cas. Beaucoup se posent la question : comment en sommes nous arrivé là ? Cette crise est la suite de plusieurs batailles perdues qui commence au jardin d’Eden. Mais une des dernières défaites date du XIXe, je vous invite à lire un texte d’un des meilleurs penseurs français actuels, Nicolas Bonnal sur Napoléon et la fin de l’Histoire. Bien que dans cet écrit il ne développe pas le sujet qui nous intéresse : l’Eglise. Avec le concordat de Napoléon s’instaure la fonctionnarisation du prêtre payé par l’état. La funeste institution du séminaire devient l’unique voie au sacerdoce pour les séculiers. Le Conseil d’Etat renforce le tyranisme épiscopal en confirmant la suppression de l’inamovibilité des prêtres. Ainsi le prêtre sachant que par caprice de son évêque, il peut être victime d’une peine de déportation lui faisant perdre repères et stabilité sociale, perd une partie de sa capacité liberté à défendre la foi et la justice.

Le centralisme, le pouvoir, le culte de Napoléon déteint sur le pontife romain. La suprématie papale portera sur la discipline, le droit et la liturgie des églises locales. Les forces du mal vont profiter du pontificat d’un des plus saints papes, Pie X, pour que soit prises de funestes décisions. Avant j’aurais dit être de l’église de Tulle, et résident actuellement sur le territoire de l’église de Moulin. Maintenant je dois dire tous simplement que je suis de l’Eglise romaine, résidant sur le territoire ou se trouve l’église en Bourbonnais. C’est au XIXe siècle que le centralisme romain a fait perdre les principes ecclésiologiques apostoliques des églises locales. Au XXe siècle l’évêque aura perdu toutes ses prérogatives et deviendra comme un fonctionnaire révocable d’un empereur à Rome.

La suprématie pontificale, non seulement a dépassé dans les domaines de la discipline, du droit, de la liturgie des églises locales mais elle a décidé de s’incérer dans le domaine politique. Ce fut le cas en France lors du ralliement à la République et de la condamnation de l’Action française que l’on peut légitimement compté dans les causes de l’apostasie française. L’on peut dire aussi que la papauté à du sang sur les mains, le sang de catholiques. Cela c’est passé au Mexique avec les Cristeros. Au nom du pape Pie XI, ils sont menacé d’être excommuniés, s’ils ne rendent pas les armes. Ils obéissent et des milliers seront assassinés.

Dans cette guerre des deux étendards la papauté vas se limité à la plus mauvaise des stratégies militaires : celle de la réponse symétrique. Au XIXe siècle, pour répondre au rationalisme athée, elle va ressortir de ses cartons le néo thomisme. Les hommes politiques oublièrent la défense de la terre qui les avait fait naitre pour se lancer dans les luttes sociale. Avec Rerum Novarum, encyclique sociale du pape Léon XIII, l’Eglise va les suivre. A la deuxième moitié du XXe siècle les politiques vont oublier la défense sociale de leurs peuples pour se préoccuper de morale et d’affaires sociétales. A partir d’Humanæ vitæ en 1968, le sociétal sera la principale préoccupation des Catholiques. Un grand moment de la fixation morale exclusive du sixième commandement. Dans les jours qui viennent beaucoup de Catholiques français vont monter à Paris pour manifester contre la PMA pour toutes. On ne lance pas des troupes dans un combat perdu d’avance. A la stratégie moraliste des ennemis de l’Eglise, l’on veut répondre par la revendication d’un ordre moral.

En 313 lors de l’Edit de Milan, ce ne sont pas les catholiques qui ont prit le pouvoir, mais le pouvoir qui est devenu catholique. Pourtant la société romaine se voulait très morale dans ses Mos majorum. Il en était de même pour les autres peuples. Mais qui les poussèrent vers l’Eglise c’était la charité qu’ils pouvaient y trouver. Maintenant si vous n’êtes pas jeune, ou alors riche, ou alors puissant vous n’avez plus votre place dans les églises latines. L’on a plus de probabilité de ressentir une authentique fraternité dans un bar autour d’une bière que dans une paroisse.

De nos jours, la papauté veut la révolution. Que les conservateurs lui offre LA révolution. Celle qui après un tour complet sur elle même revient à sa place. Vous n’êtes pas assez ouvert nous reprochent-ils. Nous allons faire de l’œcuménisme en envoyant les Dubia Amoris Lætitia aux patriarches des églises autocéphales. Rome refuse d’y répondre, si ces patriarches orientaux répondaient, la papauté serait très embarrassée. Vous ne donner pas assez de responsabilité aux fidèles. Nous allons demander à des évêques ou supérieurs généraux pouvant appeler aux ordres de restaurer le clergé mineur séculier et les prêtres communalistes qui ne faisaient pas de séminaire. Saint François de Salle, par an en moyenne, tonsurait milles jeunes hommes et en ordonnait cents. Vous n’avez pas l’esprit synodal. Nous allons demander à des évêques de restaurer la pratique synodale d’avant le concile de Trente. Par diocèse, deux synodes par an, non pas pour faire de la com., mais pour parler des réels problèmes du diocèse. Le jour ou l’évêque dépassera 75 ans le synode décidera de garder son évêque comme un père. Et lorsque l’évêque mourra le synode présentera aux évêques de la provinces ecclésiastique trois noms pour le remplacer. Le pape François a supprimé la longue liste de titres des papes pour ne garder que celui d’évêque de Rome. Nous allons nous faire un scrupuleux devoir de respecter sa volonté en oubliant d’envoyer les plus de 400 millions de dollars annuel. Qu’il ne s’occupe plus de nos diocèses, et qu’il ne s’occupe plus que du sien en nous disant de ne pas écouter ceux qui parlent en son nom.

Pour conclure je dirais que Sa Sainteté le pape François est vraiment pape. Mais il a remarqué les capacités du Pasteur suprême après son élection : Mon élection en tant que pape ne m’a pas converti soudainement, de manière à me rendre moins pécheur qu’auparavant. Il nous appel à la réflexion. Seuls les libéraux semblent réfléchir, mais pour détruire l’église. Les rares théologiens catholiques conservateurs ont raison d’aborder les thèmes du sixième commandement. Mais ils n’abordent que ces thèmes là. Ils ne défendent que des thèses progressistes du XIXe siècle. Le renouveau de l’Eglise se fera lorsque des catholiques conservateurs se mettront à réfléchir à l’état des églises latines avant le Concordat de Bologne, lorsque le clergé diocésain votait pour la désignation de l’évêque.

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Frère Jérôme

2 thoughts on “Pastor Æternus

  1. CAILLIAU on 1 octobre 2019 at 15 h 00 min

    c’est intéressant, mais ça manque du piquant lefébvriste : Mgr Marcel Lefèbvre avait un discours plus clair, plus tranché, contre le modernisme : il suivait en cela le style des Encyclique de saint Pie X. Or, pour avoir lu en entier celles-ci, puis en entier relu les Actes du Concile… je peux vous dire (et j’ai une maîtrise de philo !) que les séminaires actuels nagent, piétinent encore en pleine mouvance libérale moderniste ! ça n’aidera pas l’Eglise à se redresser ! Et que dire des évêques, incapables de lire les publications lefébvristes , ou celles des dominicains d’Avrillé ? Ils ont une manière bien optimiste et utopiste de penser l’Eglise ! Car tout est à refaire : il y a eu un ouragan, la Maison était bâtie sur le sable !!
    c’est en effet utile et intéressant pour notre société aux antiques racines… Bibliques ! § 6 : garantit avec t § 8 : insérer avec s . Frère Jérôme travaillerait-il trop fatigué, comme il était déjà abbaye saint Georges… ?
    dans le dernier § appelle : et non appel … enfin l’image du café avec la bière pourra être modifiée, à l’avantage de telle abbaye cistercienne… Je regrette qu’à Fécamp, les Bénédictins ne fassent plus leur célèbre liqueur : fruit de la terre et du travail manuel !

  2. CAILLIAU on 1 octobre 2019 at 15 h 00 min

    je remets un commentaire pour enregistrer bien mon mail… Serai à St Georges du 7 au 17 octobre prochain.

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