Prolégomènes de la Mission
Voila un titre dont le premier but est de faire apprendre un nouveau mot aux incultes et de montrer la haute culture de l’auteur
ission, évangélisation, apostolat, piaillent-ils en sautant frénétiquement sur leurs confortables fauteuils. Oui ils ont bien raison d’agir de la sorte. Notre Seigneur nous le dit : Allez par le monde entier, évangélisez toutes créatures. Oui ils ont bien raison de brûler d’un si noble désir. Mais une fois les poissons pêchés, où les mettre ? Dans un panier de crabes ?
Pour introduire mon propos je vous invite à visionner cette séquence d’un peu plus d’une minute :
Qu’y voyons-nous ? Un jeune homme solitaire, accompagné d’un chien, lisant un livre sur une pelouse dans un parc. Il reçoit un frisbee, se lève pour le renvoyer à deux joueurs au loin. Au moment ou il va pour se rassoir un des joueurs lui renvoie le disque-volant pour lui faire participer au jeu. Son visage se remplit de contentement. Il a droit à quelques passes, mais brusquement les deux joueurs décident de ne plus envoyer le jouet. On le voit étonné, il retourne s’asseoir sur la pelouse le visage triste.
Cette vidéo a été tournée dans le cadre d’une étude des neurosciences sur l’exclusion sociale. Visionnée par la plus part des personnes normales, elles verront qu’à la fin de la vidéo se trouve une souffrance sur le visage du solitaire. Si vous la faites visionner par d’autres, vous entendrez dire que le solitaire devrait prendre sur lui même, et que s’il souffre c’est qu’il manque de maturité.
Je vous invite à ne pas approcher cette vidéo avec votre intelligence, en y mettant des mots, pour la définir, la finir, mais de l’approcher avec les yeux de votre cœur. D’essayer de vous souvenir, de la souffrance que vous avez reçue, un jour ou l’on a refusé de vous transmettre le frisbee. D’essayer de ressentir la souffrance que vous avez causée à ceux à qui vous avez arrêté de transmettre le frisbee. D’essayer de ressentir la souffrance de ceux devant qui vous jouez au frisbee sans leur transmettre.
L’exclusion, la solitude, le besoin de compagnie, Notre Seigneur l’exprime en disant : Asseyez-vous ici, pendant que J’irai là pour prier… Mon âme est triste jusqu’à la mort; demeurez ici… Il avait besoin de leur attention, même inactive, mais pas de leur simple présence dans un sommeil. Le jour d’avant il s’était adressé à son Père pour lui dire : Afin que tous soient un, comme vous, Père, en moi et moi en vous, pour que, eux aussi, ils soient un en nous, afin que le monde croie que vous m’avez envoyé. L’unité n’est pas une finalité en elle-même, c’est la manifestation extérieure de l’amour. Et ce même soir il dit aussi à ses disciples : tous connaîtront que vous êtes Mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres.
Il faut donc : évangéliser par l’unité, être unis pour évangéliser. L’évangélisation est une œuvre où un missionnaire transmet l’amour de Dieu visible dans l’unité de sa communauté. Il ne peut pas être seul, il doit être aimé et doit aimé ses frères qui s’unissent à la manière du Fils qui est uni au Père.
Dans nos pays d’anciennes chrétientés nous sommes comptants de quelques milliers de conversions par an ou de quelques centaines de vocations religieuses et sacerdotales. Mais nous devrions avoir honte. Trop ne viennent pas à Jésus à cause de nos divisions, car nous ne sommes pas assez unis, nous ne nous aimons pas assez. Puisse ce texte être un Appel à l’Amour.
Pénitence, pénitence, pénitence – Les artisans de Paix –
