La bulle Unigenitus ou Unigenitus Dei Filius est la bulle que le pape Clément XI fulmine en septembre 1713 pour dénoncer le jansénisme. Elle vise plus particulièrement l’oratorien Pasquier Quesnel et condamne comme fausses et hérétiques cent une propositions extraites des Réflexions morales, son ouvrage paru en 1692 et qui continue d’asseoir son succès.

Une crise très grave s’en suivra dans l’Eglise.

En lisant en 1993, l’ouvrage de Jean Dumont : La Révolution française, ou les prodiges du sacrilège, la première question qui me vient à l’esprit fut de savoir comment le peuple de France avait pu en arriver a accepter de tels excès. La réponse : à cause des philosophes des lumières qui ont préparé cette apostasie, ne me convenait pas, car je ne comprenait pas d’ou pouvaient sortir ces révolutionnaires. En novembre 2019 je m’interrogeais sur les sacrilèges dans les églises qui se passaient au Chili, avec la même question de savoir comment le peuple chilien catholique avait-il pu laisser cela. Lors de la monté du protestantisme au XVIe siècle nous avions vu des sacrilèges organisés contre les personnes, les biens et les sacrements catholiques. Mais c’était des actes de guerre perpétré par des troupe de militaires. Aussi bien pour les sacrilèges de la Révolution française que ceux dernièrement perpétré au Chili l’on doit se poser la question de savoir, comment des ennemis de l’Eglise pouvaient agir sans crainte de réaction du peuple catholique. Il serait inconcevable qu’au Maroc un groupe de manifestants décident de bruler le Coran, ou en Thaïlande de briser des statues de Bouddha, ou en Inde de profaner des temples hindous. Ces religions ont une assise plébéienne, ce que le catholicisme n’a plu.

Si la chasse aux plébéiens a commencé dans l’Eglise catholique bien avant le XVIIIe siècle, je situe le divorce au moment de la bulle Inigenitus en 1713. Pour imposer cette bulle à la France, les jésuites usèrent par complot de terreur envers les évêques et prêtres qui appelaient à un concile général pour régler ce problème. Ainsi après avoir instaurer l’absolutisme qui ruinera la royauté en le coupant du peuple, ils ont instauré l’infaillibilisme qui est en train de ruiner la papauté. Après avoir instaurer par la terreur, avec l’aide de la royauté et de la papauté, la bulle Unigenitus, les jésuites se virent être les grand vainqueurs dans l’Eglise. C’est à ce moment que ce produisit le dernier mouvement populaire catholique de l’histoire. Une masse, de tous les pays catholiques, du plébéien au magistrat, exigèrent le renvoie des jésuites de leur nation. Le fait que les princes de ces pays avaient comme confesseurs des membres de la Compagnie de Jésus n’y changeât rien. Cela commença au Portugal, pays pieux par excellence qui en 1749 se libéra de cette lèpre. La France le fit en 1763, l’Espagne en 1767, le pape interdit cet ordre en 1773. Je pense qu’é ce moment c’était trop tard, le mal était déjà fait. Il y avait 23 000 jésuites dans le monde, répartis dans 39 provinces. La Compagnie avait alors 800 résidences, 700 collèges (avec une équipe enseignante de 15 000 personnes). C’est de ces collèges que sortirent pour la plupart des philosophes des lumières. Je pense que la rancune de ces religieux manipulateurs joua un grand rôle dans la suppression du catholicisme dans la société civile.

 

Loin de mettre fin aux divisions de l’Église, cette bulle provoque la coalition, voire la fusion de plusieurs oppositions : gallicane, richériste et janséniste. Face au refus du parlement de Paris de l’enregistrer et aux réticences de certains évêques, Louis XIV cherche à l’imposer par la force.

L’opposition à la bulle se réveille lors de la Régence et en appelle à un concile général. Fleury qui arrive au pouvoir la fait devenir loi du royaume par le lit de justice royal du 24 mars 1730 et continue une épuration du clergé, ce qui attise les oppositions (clergé, parlement).

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Frère Jérôme

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