Chapelet de saint Gabriel

Chapelet de saint Gabriel

Cette prière fait partie des Exercices de saint Benoît, en plus des grâces surnaturelles venant de chaque prière, elle permet un contrôle cérébral et un travail respiratoire.

Ce chapelet commence par une invitation à réciter le Notre Père :

Éclairés par le commandement du Sauveur
et formés par l’enseignement d’un Dieu,
nous osons dire :

Suivit de la prière dominicale selon sa récitation de l’office de Prime du Bréviaire romain. Après avoir entendu : Notre Père, il y a un temps de silence permettant à chacun de réciter cette prière dans son cœur et répondre à la demande du Seigneur : Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. Mt 6,6. Après le temps de silence, le récitant dit : et ne nous laissez pas succomber à la tentation, et l’on répond : mais délivrez-nous du mal, amen.

Le chapelet est composé de trois dizaines de Je vous salue Marie. Chacune des dizaines est précédée du motif de la prière, dans ce cas c’est une louange d’action de grâce. Pour la première dizaine, en action de grâce des mystères de la Nativité et de l’enfance de Notre Seigneur Jésus-Christ. Pour la deuxième dizaine, en action de grâce des mystères de la Passion et de la Mort de Notre Seigneur Jésus-Christ. Pour la troisième dizaine, en action de grâce pour les Mystères de la Résurrection, de l’Ascension et de la Pentecôte. Lors de la récitation des : Je vous salue Marie, il est important de ne pas méditer ces mystères, pour se concentrer sur les paroles dites, et éviter des distractions et donc une perte de contrôle cérébral.

Chaque dizaine se concluent par le : Gloire au Père, et au Fils, et au Saint Esprit…

Le chapelet se conclue par les paroles de conclusion des heures de l’Office romain.

– Cet exercice dur moins de cinq minutes pour le rendre attractif cérébralement à la différence du chapelet actuel durant plus de vingt minutes.

– La composition en trois idées : Salut Marie pleine de grâce / Le Seigneur avec vous / Bénie vous êtes entre les femmes, permet une pleine conscience de la récitation et l’encrage comme automatisme de mémoire. Car une récitation avec plus d’idées, peut provoquer dans certains cas à une perte de sens de ce que l’on récite, des distractions et donc une perte de contrôle cérébral.

– Ceci est aussi un exercice respiratoire, tel pratiqué en sophrologie, dans le bouddhisme, et surtout pratiqué par les premiers chrétiens dans les métanies.

Le nom de Chapelet de saint Gabriel, vient du fait qu’il ne reprend que les paroles que l’ange Gabriel adressa à Marie lors de l’incarnation du Sauveur, en y ajoutant le nom de Marie.

Le P. Denis Mezard, des Frères Prêcheurs, dans son savant ouvrage, Étude sur les origines du Rosaire, nous dit que la dévotion du chapelet commence probablement par la répétition des seuls deux mots : Ave Maria. Pour cela il nous cite saint Bernard : Le ciel sourit, les anges sont dans la joie, les démons fuient, l’enfer tremble, lorsque nous disons avec respect : Ave. O Vierge sainte, entendre ces mots Ave Maria, c’est pour vous comme recevoir un baiser. Donc, Frères très chers, approchez-vous, fléchissez les genoux, donnez des baisers, dites : Ave Maria. (S. Bern. in missus est) P. 19. Pour lui la sainte dévotion du Rosaire commença par les mots de l’Archange Gabriel, adressés à la Vierge sainte, auquel on rajoute son prénom : nous ne croyons pas qu’au XIIe siècle les paroles de sainte Élisabeth fussent unies à celles de l’ange. Cette union doit être reportée, il nous semble, tout à la fin de ce siècle. P. 20.

Lors de la citation de saint Bernard nous y lisons : fléchissez les genoux, nous retrouvons cet acte de génuflexion dans la biographie : Vie de saint Dominique, de Thierry d’Apolda. L’auteur nous décrit le saint : le visage tourné vers le crucifix, devant l’autel ou bien dans le chapitre, le regardait fixement, fléchissant les genoux à plusieurs reprises jusqu’à cent fois. Quelquefois même, depuis les Compiles jusqu’à minuit, il ne faisait que se relever et s’agenouiller p. 510. Tout nous permet de penser que les métanies encore pratiquées par la plupart des églises d’Orient, étaient aussi pratiquées en Occident jusqu’au XIIe siècle. Ce qui explique la brièveté de la formule utilisée.