Mos majorum
n cet article nous allons parler des vertus. C’est un sujet très important. L’on ne peut donc pas utiliser le même langage et vocabulaire que celui des scolastiques qui s’adressent aux pieuses religieuses, aux savants séminaristes et bourgeoises rêvant de faire de la théologie. Au jeune désirant réussir sa vie professionnelle et familiale, à l’homme blessé par la vie voulant sortir d’une addiction, il faut un langage simple et fort à la hauteur du but qu’ils se donnent.
Le terme Mos majorum, signifie les mœurs des anciens chez les romains. C’était le fondement de l’âge d’or de l’humanité que tous devaient suivre, et cela portait sur les vertus. Nous avons entendu parler des vertus, comme de gentilles qualités naturelles ou surnaturelles. En fait le mot vertu, vient de virtus, qui signifie force. Et ce mot latin vient du mot vir, qui signifie homme, même mot qui donna le terme de virilité. Il est donc préférable d’utiliser le mot : forces. C’est pour cela que cet article s’adresse en premier aux hommes et en second aux femmes pour qu’elles puissent rappeler leurs hommes à leurs devoirs. Et aussi, parce que ces faibles femmes, possèdent presque sans effort en elles ces forces. Une autre spécificité de vocabulaire se fera par les termes du canon de la sainte messe : cultoribus… fidei : cultivateurs de la foi. Donc les forces ont pour objet d’être cultivées, et nous nous devons d’en être les cultivateurs.
Si nous utilisons le langage scolastique, l’on prendra cette formule trouvée sur le web :
La vertu est une disposition habituelle à faire le bien, elle est spirituelle, demeure dans le sujet, lui permet de faire le bien facilement, rapidement et avec joie.
Cette définition qui conviendra parfaitement à de pieuses religieuses semble être bien loin des préoccupations des hommes actuels. Il faut utiliser la formule :
Eh mec ! Retiens bien. Les choses qui te seront les plus utiles dans ta vie, c’est de cultiver les quatre premières forces : tempérance, prudence, justice et force. Pour les mettre en toi, tu dois aimer la justice.
C’est en fait reprendre les paroles de l’Ecriture sainte qui nous parle des vertus cardinales :
Et si quelqu’un aime la justice, les grandes forces sont son ouvrage: car c’est elle qui enseigne : la tempérance, et la prudence, et la justice, et la force, qui sont les choses les plus utiles à l’homme dans cette vie. Sg 8,7.
Tout commence par l’amour de la justice. Mais pour qu’un individus aime la justice, il faut qu’il vive dans un milieu ou règne la justice. La justice c’est l’application de l’équité, c’est-à-dire de l’égalité. Elle est exprimée par la règle d’or : fait à ton prochain ce que tu voudrait qu’il te fasse. C’est pour cette raison que l’iniquité est, avec l’impiété, mise dans les pires des péchés. J’ai connu un prêtre qui privilégiait la version grecque de la Bible à la version latine. Il faisait prévaloir le sens de anomia. sans loi, au terme latin : iniquitas : sans égalité. Alors que le terme hébreux eh’-vel à la même signification que le latin. En effet ce prêtre faisait tout selon la loi, loi qui parfois établissait lui-même. Mais je n’ai rarement vu homme ayant détruit autant de vie de ses prochains, prêtre ayant fait autant de procédure, toujours en respectant la loi.
Dans son le prologue de sa Règle, saint Benoît nous précise :
Dans cette institution, nous espérons ne rien établir de rude ni de pesant. Si, toutefois, il s’y rencontrait quelque chose d’un peu rigoureux, qui fût imposé par l’équité pour corriger nos vices et sauvegarder la charité, garde toi bien, sous l’effet d’une crainte subite, de quitter la voie du salut dont les débuts sont toujours difficiles. (Règle de saint Benoît 46-48)
Il semble que depuis Cîteaux, la spiritualité de beaucoup de communautés ecclésiales latines semble se faire par l’établissement de pratiques rudes et pesantes pour soit disant éprouvé un subalterne. Cela procède du même mécanisme cérébral, pour le supérieur, que les pratiques sexuelles sadomasochistes. Ces pratiques bien qu’elles soient des péchés graves, provoquent un plaisir mutuel lorsqu’elles sont faite entre adultes consentants. Mais dans le cadre des épreuves non imposées par l’équité, même avec consentement du subalterne, c’est un abus qui a des conséquences psychologiques plus grave qu’un viol avec sévices physiques. Toute autorité venant de Dieu, tout acte d’autorité à une valeur sacrée. Le moindre abus d’autorité n’ayant pas fait l’objet de réparation va sacraliser l’iniquité dans le système de pensé de celui qui le subi, cela le coupera de l’amour de la justice, et l’empêchera de cultiver : la tempérance, la prudence, la justice et la force.
Dans un article précédent, je montre que si les scolastiques parlent d’intérêt particulier et d’intérêt général, pour ma part j’évoque les trois sphères de vie motivant le plaisir personnel, l’intérêt social et le devoir catholique. Catholique toujours dans une universalité comprenant le temps, l’espace, le social, la création et le Créateur. Les quatre première forces, sont d’ordre personnel et va permettre à l’homme de vivre un réel plaisir dans sa vie. Cela par la maitrise de toutes ses pulsions qui peuvent parfois lui faire faire le mal qu’il ne veut pas faire, ou ne pas faire le bien qu’il veut faire.
Dans la sphère d’intérêt social je vais mettre deux forces : la pietas et la fides. J’utilise les termes latins pour ne pas faire de confusion avec les définitions scolastiques destinés aux savants séminaristes. Cet article est destiné à former des combattants. Je pourrais mettre à ce niveau une troisième force : l’espérance. Mais cette force est comprise dans la pietas et la fides, elle en est même leur fondement. C’est la force de l’espérance qui va nous permettre de cultiver la force de pietas et la force de fides.
La base de mon discours sur la pietas c’est faite à partir de l’article :
« Pietas » : piété personnelle et piété collective à Rome, de Madame Jacqueline Champeaux
Au sujet de la Fides :
Les Romains, peuple de la fides, de Monsieur Pierre Boyancé