Pourquoi au XVIIIe siècle des milliers de prêtres catholiques français ont été prêt à donner leur vie en martyr pour défendre la foi catholique et au XXe siècle des dizaines de milliers ont quitté leur engagement pastoral ? Pourquoi les catholiques et les protestants ne sont plus capables d’avoir des vocations et de faire des conversions alors que les Evangéliques se multiplient, et il en est de même du Patriarcat de Moscou ? A cela il y a évidement plusieurs raisons, mais dans cet article nous allons évoqué celle du choix des prêtres, de leur formation et surtout de la durée de cette formation.
Le jacobinisme ecclésiastique que nous connaissons actuellement n’a pas toujours exister. Pour apercevoir cette réalité nous allons nous contenter de la vie de saint Vincent de Paul. C’est à 16 ans qu’il reçoit la tonsure. Cette cérémonie qui fait entrer dans le clergé se faisait entre 10 et 17 ans, elle était en général de l’initiative de la famille. Bien qu’il soit issu du diocèse de Dax, à 17 ans il reçoit le sous diaconat de l’évêque Tarbes, et à 19 ans l’épiscopat par l’évêque de Périgueux. Il est nommé par le Vicaire Général de Dax curé de la paroisse de Tilh mais ne semble pas y être allé. Il préfère continuer ses études de théologie à Toulouse. Après dix années d’errance mal connues, en 1610, il obtient le titre d’aumônier ordinaire de la reine Margot. Pendant toutes ces années, l’on peut dire qu’il a le profil d’aventurier, il fut même esclave chez les musulmans d’Afrique du Nord.
C’est à partir de la Révolution, et après, au concordat que le prêtre devient salarié de l’Etat. Par la suite c’est le diocèse qui subvient à ses besoins. Ceci n’existait pas avant. Le prêtre ne dépendait pas financièrement de l’évêque, il devait se rendre utile pour être accepté comme vicaire ou curé dans une paroisse, ou comme précepteur dans une famille. Et l’évêque ou la paroisse qui désirait avoir un bon élément devait aussi faire un effort pour cela. C’était un système naturel de régulation permettant l’excellence. L’actuel système jacobin clérical est antinomique au fonctionnement clérical qui donnât tant de brillants saints au XVIIe siècle. L’on peut aussi citer une étrangeté incompréhensible c’est la suspension temporelle de l’état clérical. Le cas connu est celui de François Rabelais. A 45 ans il quitte l’état clérical, vit une vie du monde, a deux enfants qu’il fait légitimé et retrouve l’état clérical pour devenir curé de paroisse.
Comme tous les prêtres depuis des siècles, saint Vincent de Paul, lorsqu’il fut ordonné n’avait pas fait de séminaire. Car cette institution n’existait pas. Il avait suivi au collège un enseignement qui était le même que celui des laïcs. Mais le fait qu’a sa tonsure il porta l’habit ecclésiastique, comme saint François de Salle qui l’a reçu a 11 ans, l’on peut estimé que cela lui donné des obligations que n’avaient pas tous les autres garçons de son âge.
C’est durant le Concile de Trente, en 1563, qu’un décret, Cum adolescensium aetas, proposera de créer dans chaque diocèse une école pour éduquer de futurs prêtres. Ce sont en fait des petits séminaires destinés aux enfant de plus de 12 ans. Il est bien précisé que ces écoles sont faite en priorité pour les enfants de pauvres. L’on peut en déduire qu’il existe deux filières d’accès au sacerdoce, une pour les pauvres et une autre pour les gens aisés. Si cette dernière nous ai connue par la vie de saint Vincent de Paul, la filière des pauvres nous est bien obscure.
Nous savons qu’au XVIIe siècle les ordinations au sous-diaconat, qui précédaient celles du diaconat et du sacerdoce parfois de quelques mois étaient simplement précédée par une retraite d’ordinants se faisant d’une à deux semaines. Le dernier exemple connu de ce cursus sacerdotal, c’est celui du Saint Curé d’Ars. Il ne resta pas que très peu de temps au séminaire vu la faiblesse de ses études. Mais il put être ordonné après trois ans de service auprès d’un prêtre.
Cette dernière se faisant dans les collèges et universités ou se côtoyaient futurs prêtres avec laïcs bourgeois ou nobles.
Cette biographie n’est pas exceptionnelle, cette liberté venait du
En 1598, il reçoit le sous-diaconat puis, deux mois plus tard, le diaconat en la cathédrale Notre-Dame de la Sède à Tarbes, en Bigorre (aujourd’hui, département des Hautes-Pyrénées), par l’évêque de cette ville dans laquelle il séjourna quelque temps. Le 23 septembre 1600, il est ordonné prêtre à Château-l’Évêque (Dordogne) par l’évêque de Périgueux dans la chapelle du château épiscopal, bien qu’il ne soit pas prêt à exercer ce ministère, étant au début plus en quête des avantages de cette condition sacerdotale. Il est nommé par le Vicaire Général de Dax curé de la paroisse de Tilh mais ne semble pas y être allé14.
Un tel fonctionnement ne permet plus à un plébéien de devenir prêtre, et aussi ne permet plus au plébéien d’avoir un prêtre parlant le même langage que lui.
On lit que l’ordination au sous diaconat pouvant se faire vers les 19 ans, qui précédée en général de quelques mois celles du diaconat et du sacerdoce, se faisait après une retraite d’ordinants d’une à deux semaine. Si les ordinants issus de classes aisées avaient suivis des études au collège, rien n’empêche d’imaginer que les pauvres aient eu aussi une formation.
Précision de vocabulaire :
Orthodoxie : ce mot ne signifie pas la « droite foi » mais la « droite louange ». Le mot grec doxia, signifiant gloire, ayant donné doxologie, peut être prit dans le sens de louange. L’orthodoxie ne porte pas sur la foi, mais sur le culte.
Catholique : universel, ce mot porte sur la foi catholique, celle professée partout, par tous et tous le temps.
Avant le Concile de Trente la formation des futurs prêtres se faisaient en fait en paroisse. Avec uniquement quelques semaines de « séminaires ». La formation porte surtout sur le culte, l’orthodoxie. Après le Concile de Trente, une surenchère semble se faire entre catholiques et protestants. Les bibliothèques des pasteurs protestants sont bien plus importantes que celles des prêtres catholiques. Les pasteurs semblent avoir une meilleure formation en théologie. Mais au XIXe les catholiques se lancent dans le néo-thomisme.
Saint François de Sales (1567-1622)
A 11 ans, il désire être prêtre et reçoit la tonsure. Mais il a une vie de d’adolescent de la noblesse de son temps. Il étudie dans des université en France et en Italie. Saint François de Sales revêt la soutane le 10 mai 1593, il a 26 ans. Il reçoit le diaconat, le 11 juin 1593. Le 18 décembre 1593, il devient prêtre. Le 8 décembre 1602, il a 35 ans, il est ordonné évêque de Genève
Saint Vincent de Paul (1581-1660)
Fils de propriétaire aisé. Il quitte son foyer familial pour Dax où son père l’inscrit au collège des Cordeliers. Vincent y resta trois ans et y suivit avec succès des cours de grammaire et y apprit le latin. À 16 ans, Vincent reçut la tonsure et porta l’habit ecclésiastique. En 1597, il rejoint l’université de Toulouse où il étudie la théologie pendant sept ans. Un an après son entré à l’université, en 1598, il a 17 ans, il reçoit le sous-diaconat puis, deux mois plus tard, le diaconat. Le 23 septembre 1600, il est ordonné prêtre, il a 19 ans.